Avis Verdun 55100

Rester en Meuse, c’est condamner sa jeunesse

La Meuse est belle, riche d’histoire, mais elle condamne sa jeunesse à l’exil. Dans ce département, tout semble figé dans le passé : on entretient les champs de bataille, on restaure les tranchées, on fait vivre la mémoire. C’est nécessaire, bien sûr. Mais pendant que l’argent coule pour le souvenir, rien n’est fait pour préparer l’avenir.

Ici, il n’y a pas d’université digne de ce nom. Les jeunes partent à Metz, Nancy, Reims, ailleurs… et ils ne reviennent pas. Pourquoi reviendraient-ils ? Le marché du travail est sinistré, les emplois sont rares et souvent précaires. Les commerces ferment les uns après les autres, faute d’investissements et de dynamisme. La ville s’endort, les vitrines baissent leurs rideaux, et avec elles s’éteint l’espoir d’une vie décente.

La Meuse survit grâce au tourisme mémoriel, saisonnier, fragile. On se félicite des cars de visiteurs qui viennent voir les cicatrices de la guerre, mais cela ne crée pas un avenir durable. Le reste de l’année, c’est le vide.

Les jeunes le savent : rester, c’est risquer de s’enterrer vivant dans un territoire sans perspectives. Alors ils partent. Et chaque départ affaiblit encore un peu plus le département, qui vieillit, se rétrécit et se replie sur lui-même.

La Meuse est en train de devenir un musée à ciel ouvert, entretenu pour les visiteurs, mais déserté par ses enfants. Si rien ne change, rester ici sera toujours vécu comme un sacrifice, une forme de suicide social.