Tempête sur les villes

Tempête sur les villes
Lors de la récente Tempête Ciaran, le vent a soufflé en France dans la nuit du 1er au 2 novembre dernier. C'est peu de le dire. Des vents d'une puissance telle qu'on n'en avait encore jamais constatés dans plusieurs endroits, en particulier en Bretagne, en Normandie et dans le Nord. La nuit a donc été agitée et le réveil brutal dans plusieurs villes françaises, notamment en Bretagne et en Normandie, deux régions particulièrement touchées par la tempête Ciaran qui a sévi dans l'ouest de l'hexagone dans la nuit du 1er au 2 novembre. Une tempête que Météo France qualifiait « d'épisode exceptionnel » au regard de l'intensité des vents qui ont soufflé pendant ces quelques heures.

Arbres, branches, toitures...

Des rafales à 207 km/h ont ainsi été enregistrées à la Pointe du Raz, 172 km/h dans le Finistère à Ploudalmézeau, 158 km/h à Lannion, dans les Côtes d'Armor, ou encore 133 km/h dans la Manche, à Sainte-Marie-du-Mont. Dans ce contexte plutôt très tumultueux, rien d'étonnant à ce que la mer se soit elle aussi déchaînée. Lors d'une allocution post tempête, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, rapportait ainsi qu'« une vague de plus de 20 mètres » avait été observée « du côté de Brest ». À Molène exactement, où la vague culminait, selon les mesures établies, à quelques 21 mètres !
 

Brest, la capitale du Finistère, qui ne compte plus les arbres déracinés et les branches projetées au sol, bloquant l'accès à certaines rues. Mais aussi d'autres dégâts, matériels heureusement, à l'image de cette grue qui s'est retrouvée cassée en deux dans le centre-ville.
 

Le jeudi soir, un peu plus bas sur la côte Atlantique, et alors que la tempête avait largement faibli, les départements des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône ainsi que la Corse-du-Sud demeuraient quant à eux en vigilance orange aux vents violents pour vagues-submersion. Rien de très rassurant pour les habitants des villes concernées même si, là encore fort heureusement, rien n'a été à déplorer pour cette seconde nuit de vents forts. En Loire-Atlantique, dans la commune de Saint-Viaud, c'est un chêne âgé de 300 ans que la tempête a arraché de la terre.

Le nord, lourdement touché

Outre la Bretagne, le nord de la France a également subi de nombreux dégâts. Routes et maisons inondées, arbres déracinés. Et même dinosaures envolés ! Ils ne s'étaient pas échappés d'un tournage de cinéma (même si l'information est digne d'un scénario de film américain) mais avaient récemment été installés au centre commercial lillois ArthurGlen le temp des vacances de la Toussaint. Et bien les mammifères préhistoriques n'ont pas résisté au souffle de Ciaran.

 

Roubaix, Wissant, Ambleteuse ont ainsi subi d'importants dégâts causés par la violence des vents. L'alerte pluies inondations a d'ailleurs été maintenue quelque temps après le passage de Ciaran. Les dommages provoqués par les crues ont marqué de nombreuses habitations, inondées d'eau et de boue, laissant des habitants incrédules et démunis.

 

Jusque-là, en matière de tempête en France, c'est Lothar et Martin, survenues en 1999, qui faisaient référence. On se souvient des dégâts considérables causés par ces tempêtes à quelques jours de ce nouvel an tant attendu. Elles avaient en effet dévasté la France (et l'Europe) à quelques heures d'intervalle, s'octroyant le titre de « tempêtes du siècle ».

Les « tempêtes du siècle »

Et cela à juste titre, puisque ces deux tempêtes se sont succédé sans laisser de répit aux français. Et, si Ciaran a surtout provoqué d'importants dégâts matériels (deux décès sont néanmoins à mentionner), ce duo infernal a entraîné la mort de 92 personnes en cette triste fin 1999. Quant aux dégâts matériels, ils ont été considérables. Entre forêts rasées, toitures de maisons et de bâtiments arrachées, maisons inondées, routes coupées, ce sont des images d'apocalypse qu'ont observées les français à leur réveil ces matins du 27 et 28 décembre 1999. Symbole de la culture et du patrimoine français, le château de Versailles n'échappe pas à cet événement d'une intensité exceptionnelle. Des dizaines de vitres du château sont ainsi brisées, des toitures emportées et des milliers d'arbres déracinés ou coupés. En Normandie, là aussi les rafales ont laissé des traces en 1999. La cathédrale de Rouen a en effet été frappée de plein fouet : l'un de ses clochetons s'est insi effondré dans le choeur de l'édifice.

Des millions de français ont été privés d'éléctricité pendant plusieurs jours, (re)découvrant par la même occasion le confort précieux offert par l'un de ces symboles de la modernité.

Si la France entière a été touchée en 1999, certaines régions ont littéralement été dévastées et meurtries. C'est le cas des Pays de la Loire, dont le bilan matériel, et économique, s'est révélé très lourd. Sans oublier le bilan écologique, lui aussi particulièrement conséquent. Avant Lothar et Martin, décembre 1999 avant été marqué, quelques semaines avant ces deux nuits de tempêtes, par le naufrage de l'Erika, ce pétrolier transportant plus de 30 000 tonnes de combustibles qui s'était échoué au large de la Bretagne.

 

 

Ciaran, Domingo... des noms exotiques auxquels on devrait être amenés à être confrontés de plus en plus régulièrement au regard de ces changements climatiques et de ces épisodes extrêmes de plus en plus fréquents. Et des noms qui sonnent comme une invitation à repenser nos constructions...

Ciaran, une tempête de tous les records

175 km/h : Ile de Bréhat (record absolu)

207 km/h : Pointe du Raz

195 km/h : Ile de Batz (record absolu)

193 km/h : Pointe de Saint-Mathieu (record absolu)

190 km/h : Brignogan (record absolu)

170 km/h : Fécamp

145 km/h : Livry

141 km/h : Tour Eiffel

161 km/h : Cap Gris-Nez
153 km/h : Boulogne-sur-Mer

151 km/h : Cap Béar

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