2025 : une année charnière
Depuis le 1er janvier 2025, impossible de louer un logement classé G au DPE. Cette mesure, attendue depuis longtemps, agit comme un électrochoc. Propriétaires bailleurs, copropriétés, syndics : tout le monde se met en mouvement. C’est l’un des leviers forts de la politique locale habitat : forcer le pas à une rénovation massive, mais aussi mieux accompagner les habitants dans ce virage. Dans de nombreuses métropoles, les aides s’alignent et se complètent. Isolation, ventilation, chauffage… mais aussi un geste simple, visible et efficace : l'installation de fenêtres sur mesure dans ces programmes de rénovation, qui permet à la fois d’améliorer l’étiquette énergétique et le confort thermique au quotidien.
Une dynamique nationale portée localement
Au premier semestre 2025, la transition énergétique urbaine s’accélère : 95 000 dossiers de rénovations d’ampleur déposés, dont plus de 53 000 déjà financés, avec une aide moyenne de 38 000 € par maison individuelle. Près de 78 % des projets concernent des logements classés F ou G, les plus énergivores. Depuis 2020, ce sont ainsi 2,6 millions de logements qui ont bénéficié d’un soutien public, générant près de 41 milliards d’euros de travaux.
Mais derrière ces résultats se dessine aussi une stratégie territoriale : les mairies et métropoles multiplient les dispositifs d’aide rénovation communale, en complément des soutiens nationaux. Objectif : améliorer la performance énergétique résidentielle, tout en renforçant l’attractivité territoriale. Cette politique locale habitat s’inscrit dans une logique plus globale de développement durable municipal, où les guichets de proximité et le réseau des conseillers France Rénov’ accompagnent les ménages dans leurs projets.
Paris : une capitale exemplaire avec « Éco-rénovons Paris+ »
À Paris, la priorité est claire : s’attaquer aux copropriétés, qui représentent 75 % du parc. Depuis 2016, 35 000 copropriétaires se sont lancés dans la rénovation. En 2025, le dispositif Éco-rénovons Paris+ franchit un cap. Les subventions peuvent désormais grimper jusqu’à 35 % du montant des travaux, voire 75 % pour les ménages modestes en cumul avec l’Anah.
La ville met aussi en avant les « co-bénéfices » de ces chantiers. Moins de pollution, plus de confort d’été, valeur patrimoniale accrue : selon l’OFCE, le Plan Climat parisien pourrait générer 1,8 milliard d’euros de bénéfices sanitaires, sociaux et environnementaux par an à l’horizon 2035. De quoi relier rénovation et attractivité territoriale.
Lyon : ECORENO’V, la massification en marche
La Métropole de Lyon fait figure de pionnière avec son dispositif ECORENO’V. À fin mars 2025, plus de 32 700 logements ont déjà été rénovés grâce à un financement métropolitain, dont 18 794 en copropriétés et 11 347 dans le logement social.
Ce programme ne se contente pas de subventionner : il finance aussi les audits énergétiques et la maîtrise d’œuvre, créant une chaîne complète d’accompagnement. En s’attaquant à la fois aux copropriétés et aux maisons individuelles, la métropole construit une stratégie de long terme qui illustre bien le rôle des collectivités dans la transition énergétique urbaine.
Nantes : des moyens à la hauteur
À Nantes, la métropole a mis sur la table 56 millions d’euros d’ici 2025 pour son dispositif Mon Projet Rénov. L’objectif est clair : massifier les rénovations de copropriétés et accompagner les ménages modestes. Chaque année, environ 700 logements doivent atteindre le niveau BBC Rénov grâce à ce soutien renforcé.
Le guichet unique, combiné à un relais CoachCopro et à un réseau associatif dynamique, simplifie le parcours des habitants. Ici encore, la clé est l’accompagnement, car beaucoup de particuliers hésitent encore à franchir le pas de travaux lourds.
Rennes : ÉcoTravo muscle son soutien
À Rennes Métropole, le programme ÉcoTravo a été actualisé en juin 2025. Le dispositif se distingue par son aide ciblée aux copropriétés : jusqu’à 3 500 € par lot, un bonus pour les quartiers prioritaires, et surtout 20 % du montant HT pris en charge pour le remplacement des menuiseries d’origine.
La métropole vise 6 000 logements rénovés par an à partir de 2025. En choisissant de subventionner aussi des gestes simples, comme les fenêtres, elle envoie un signal fort : chaque étape compte pour sortir le parc du statut de passoire thermique.
Grenoble : Mur|Mur, une nouvelle version
À Grenoble, le programme Mur|Mur continue d’évoluer. Depuis avril 2025, il propose un accompagnement gratuit à 100 %, une hausse des aides pour les ménages modestes, et même une prime « brasseurs d’air » de 300 € par logement pour améliorer le confort d’été.
Les aides métropolitaines peuvent désormais atteindre 9 000 €, en plus des financements nationaux. Pour les foyers très modestes, le cumul des subventions peut couvrir jusqu’à 80 % du coût total d’une rénovation.
Un mouvement qui redessine les villes
De Paris à Lyon, de Nantes à Rennes, la rénovation énergétique devient un véritable projet de société. Les façades se parent d’isolants modernes, les fenêtres changent, les toits s’équipent. Ces chantiers massifs redonnent vie à des quartiers entiers et préparent un habitat plus durable.
Pour les habitants, le gain est triple : des logements plus confortables, une valeur patrimoniale renforcée et une baisse durable des factures. Pour les collectivités, c’est l’assurance d’un territoire plus attractif, respectueux de l’environnement et adapté aux défis climatiques.